Ces bonnes dispositions remettent donc les pendules à l’heure et promettent la relance d’une discipline qui a été longtemps gérée selon des normes qui ont montré leurs limites.
Nous avons vainement cherché le communiqué sur ce qui ressemblait à un site officiel de la FTF, mais nous ne l’avons pas trouvé (il faudrait d’ailleurs que les fédérations nationales sportives revoient leurs sites officiels et l’indiquent clairement). Par recoupement, nous avons pu réunir les décisions prises par le Comité de la FTF. Ainsi, après avoir désigné Montassar Louchichi et Anis Boussaïdi pour veiller à la préparation de l’EN seniors hommes pour le tournoi international du mois de mars prochain, le bureau de la FTF a décidé ce qui suit, lors de sa réunion de ce mardi 30 janvier :
– La tenue d’une assemblée générale élective (2024-2028) le 9 mars 2024, en coordination avec l’Instance indépendante pour les élections, la Commission nationale d’appel et la Fifa. L’Instance indépendante pour les élections dévoilera, ultérieurement, tous les détails relatifs à la tenue de cette Assemblée générale élective.
– La nomination de l’expert technique auprès de la Fifa et de la CAF Belhassen Malouche en tant que consultant chargé de la Direction technique nationale.
– La désignation de Neji Jouini comme responsable et superviseur général du secteur de l’arbitrage.
– Une commission composée de MM. Belhassen Malouche, Mokhtar Dhouib, Nejib Ghommidh, Khaled Badra, Imed Ben Younes et un représentant de l’amicale des entraîneurs proposera les noms retenus au prochain bureau fédéral élu.
Les candidatures des techniciens désirant entraîner l’EN seront étudiées par cette commission qui sera sous la tutelle du nouveau bureau fédéral élu.
Nous ne sommes pas au mois d’avril pour penser un seul instant que c’est un canular. C’est du sérieux !
Un vent de sagesse semble avoir soufflé sur notre football et cette élimination de la CAN semble avoir secoué comme il se doit les esprits. Enfin, le football tunisien pourra profiter comme il se doit de l’apport d’un grand nombre de ses enfants, partis ailleurs éclairer les lanternes de ceux qui leur ont fait confiance et pour lesquels ils ont mis en place une œuvre considérable.
Démagogie
Seule la décision concernant cette commission chargée de «choisir» un sélectionneur pourrait être l’objet de controverses. Nous la trouvons quelque peu… démagogique. On ne choisit pas un sélectionneur de cette manière, comme on choisirait un mouton pour l’Aïd. Ces bonnes dispositions remettent donc les pendules à l’heure et promettent la relance d’une discipline qui a été longtemps gérée selon des normes qui ont démontré leurs limites. Il n’en demeure pas moins que ces bonnes dispositions ne doivent en aucun cas être à la base d’une rupture et provoquer, par voie de conséquences, des remous qui risquent de déstabiliser ce sport, qui a plus que jamais besoin du retour de la confiance et de l’intégrité.
Toute œuvre humaine est incomplète, car le savoir n’est le monopole de personne et plus il y a des idées, plus nous pourrions avancer plus vite.
Personne ne peut soutenir que ce qui a été fait jusque-là est négatif. Il y a eu certes des abus et des dépassements, mais ne l’oublions jamais, ce sont les clubs qui l’ont voulu. C’est eux qui ont voté et entériné bien des décisions.
La prochaine AGE remettra les choses à leur place, sans pour autant faire le jeu de ceux qui, déjà, se lancent en campagne pour des noms qui ont déjà endossé des responsabilités et ont montré leurs limites. Avoir du bagout, être photogénique, bénéficier d’un beau palmarès ne suffisent pas pour endosser une responsabilité de cette importance. Cette petite révolution de palais était attendue, souhaitée, mais elle ne peut, aujourd’hui qu’elle semble amorcée, nous empêcher de craindre des bouleversements qui pourraient nuire à l’avenir de ce sport.
Les rivalités entre clubs, entre les régions (hélas oui !) et entre ceux qui ont facilité cette plongée dans l’inconnu pour des raisons qu’ils sont seuls à connaître, demeurent encore vivaces. Nous souhaitons que cette prise de conscience qui s’instaure profite à toutes les parties prenantes de ce football que nous aimons tous.
Lorsque nous voyons qu’à l’occasion de cette CAN, le nom de la Tunisie était absent alors qu’elle a été la pionnière dans tous les domaines, nous mesurons le chemin perdu et les efforts que nous serons appelés à fournir pour reprendre la place qui est la nôtre.